L’esprit du cavalier

 

Pièce très utile dans les parties fermées, le cavalier a des caractéristiques remarquables dans son apparence et dans son rôle dans le jeu d’échec. Cheval de bataille de toutes les défenses indiennes, le cavalier est une pièce mineure et de début de partie. Mais il peut faire des jolies figures en fin de partie, si vous savez lire entre les cases !

♘ Description du cavalier

On reconnaît le cavalier par sa tête de cheval dressée avec élégance. D’ailleurs, certains l’appelle aussi cheval. Plus jeune, je m’étais toujours demandé pourquoi on l’appelle « cavalier » au lieu de « cheval » ou « horse » qui serait plus chic.

Je me rappelle encore que durant toute une après midi, j’ai cherché en vain un atelier capable de me faire cette pièce avec une hauteur de 1 mètre. Je voyais bien ce grand cavalier dans mon salon! Il se trouve qu’en regardant sur Amazon, je vois qu’on peut acheter des pièces géantes en bois. Mais nous reviendrons à mon histoire avec les échecs prochainement.

♞ Déplacement et valeur de la pièce

Dans le classement de pièces du jeu d’échecs, le cavalier a la même valeur relative que le fou : trois points*. Mais alors, pourquoi considère-t-on le cavalier comme pièce de début de partie ? Tout simplement parce qu’il est facile à développer, défend efficacement le centre du jeu en début de partie, et les joueurs ne s’en privent pas de le faire. Sa faiblesse comme sa force réside dans son déplacement en forme de « L ».

CavalierDeplacement

 

Deux cases dans le sens du déplacement et une à droite ou à gauche ne lui donne pas une longue portée. Et zigzaguer comme ça dans l’échiquier peu être pénible pour les fins de parties. Beaucoup de jours s’en débarrasse à cause de ça!

Cependant ce déplacement en « L » s’oublie très facilement par l’adversaire. Des cases surveillées par un cavalier s’oublient facilement par notre mémoire visuelle. Il suffit de jeter un œil à un fou sur une case blanche pour que notre cerveau mémorise les diagonales à la portée de ce fou. Un autre coup d’œil à une tour nous suffit pour mémoriser la ligne (rangée) et la  colonne que celle-ci surveille. En revanche il faut un vrai regard à un cavalier pour lister les cases « noires ou blanches » sans ordre particulier que surveille un cheval. En plus, c’est la seule pièce qui ne soit pas bloquée par les autres dans son déplacement. C’est ce qui lui vaut le surnom de pièce intelligente.

♘ Parties gagnées grâce à un cavalier

Il existe des nombreuses fins de parties classiques qui se terminent avec un cavalier. Dans ces fins de parties, l’idée consiste à poursuivre le roi de l’adversaire à l’aide du cavalier justement, et le mater par une autre pièce. Pousser le roi noir dans le couloir du fou blanc, par exemple. A ce propos, je vous propose de revoir une partie, pour se rafraîchir la mémoire:

La technique du W.

Dans cette fin de partie, le roi noir se trouve seul sur f8, face à trois figures blanches qui sont positionnées ainsi : Cf7, Rf6 et Ff5. Le nom de la technique vient du déplacement en forme de « W » que va effectuer le cavalier. Elle se déroule comme suit:

1.Fh7, Re8 2.Ce5, c’est le début du W. 2…Rf8 3.Cd7+, Re8 4.Re6, Rd8 5.Rd6, Re8 le roi essai de fuir, mais le fou le rattrape. 6.Fg6+, Rd8 7.Ff7, on attend impatiemment et on pousse le roi dans ses retranchements : c8. 7…Rc8 8.Cc5, Rd8 9.Cb7+, c’est la fin du W. 9…Rc8 10.Rc6, Rb8 11.Rb6, Rc8 12.Fe6+, le fou rattrape encore une fois le roi. 12…Rb8 13.Cc5, le beau cavalier libere la diagonale. 13…Ra8 14.Fd7, pour éviter le pat qui serait le résultat d’un Cc6?. 14…Rb8, il attend tranquillement sa mort, c’est pas beau ca !? 15.Ca6+, Ra8 Et le fou donne l’estocade : 16.Fc6#

 

(*) Il existe un autre barème, notamment celui proposé par Hans Berliner – ancien  champion du monde d’échecs, qui me paraît plus judicieux. Mais oublions les virgules pour garder les non matheux parmi nous ;-)

 

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